La vulnérabilité des amphibiens est essentiellement liée à leur mode de vie et à leur attachement à un site de ponte. Les espèces d'amphibiens sont fidélisées à quelques milieux aquatiques pour la reproduction.
Les migrations annuelles dirigées vers ces lieux de ponte sont généralement bien définies dans l'espace et dans le temps, ce qui les rend particulièrement remarquables.
Les cas de franchissement d'une route ne sont pas rares.
La mortalité routière parfois très élevée peut poser un problème de maintien d'une population.
Ainsi, dans le sud de la Seine-et-Marne, de nombreux crapauds se font écraser tous les ans, au printemps, lorsqu'ils quittent leur site d'hivernage pour rejoindre l'étang où ils vont pondre.
Un site était particulièrement sensible, car en 1991, une étude menée avec l’aide de la Société Herpétologique Française nous a permit de dénombrer plus de 2500 crapauds écrasés en un mois !
Il s’agit de la route départementale 104 qui sépare la forêt de Fontainebleau, des étangs de la plaine de Sorques. Le site de la plaine de Sorques était, à cette époque, propriété privée.
La disparition de cette population d'amphibien menacé, et protégé par la loi semblait, à terme, inévitable.
Cette population de crapauds communs (qui représente une fraction importante de la population de crapauds communs de la forêt de Fontainebleau) hiverne dans la forêt de Fontainebleau (Lustrat, 1993). Au printemps, les amphibiens vont pondre dans une ancienne gravière située sur la commune de Sorques, puis ils retournent dans la forêt (Lustrat 1994).
L’étude de la répartition des amphibiens écrasés a montré que pour quitter la forêt, ils traversent la route départementale 104 qui longe le sud-est du massif de Fontainebleau ; une longueur d’environ 400 m est essentiellement utilisée pour accéder à l’étang (Lustrat 1995).
Bibliographie :
LUSTRAT, P. (1993) Etude du franchissement d’une route départementale par une population de crapauds communs. Rapport photocopié. Société Herpétologique de France.