Le lapin de garenne est plus petit que le lièvre, ses oreilles sont plus courtes, et n’ont pas de taches sombres à l’extrémité. Il mène une vie souterraine dans les terriers qu’il creuse. Sédentaire, il ne s’éloigne guère de ceux-ci sauf pendant la période de reproduction lors de l’émancipation des jeunes.
Le lapin a besoin de sols secs où il peut creuser ses terriers, de préférence sous un couvert buissonnant, et situés à proximité d’une zone d’alimentation rase.
Les lapereaux naissent dans une rabouillère : nus, aveugles et sourds.
On dit le lapin de garenne crépusculaire et nocturne, mais dans les endroits tranquilles, je l’ai observé à toute heure de la journée.
Le lapin se nourrit essentiellement de végétaux herbacés, surtout de graminées*. Il peut contribuer à maintenir des milieux ouverts (secteurs des Vieux Rayons, plaine de Chanfroy, plaine de Sorques), en empêchant la régénération, favorisant ainsi des espèces animales inféodées aux milieux ouverts. Le lapin peut causer des dégâts aux cultures situées près de son terrier, et peut aussi être l’auteur de déprédations* sur les plantations forestières, en sectionnant les jeunes pousses, nécessitant la pose de grillages.
Le lapin est bien répandu en forêt de Fontainebleau. Il est particulièrement abondant dans les lisières de la forêt avec les champs (Samois, Chailly-en-Bière, Ury, etc...) ainsi que dans les milieux ouverts en forêt (plaine de Chanfroy, Vieux-Rayons, Gorges d’Apremont, plaine de Macherin, Polygone, jeunes pins à la croix de Toulouse) ainsi que dans les grands carrefours, abords de maisons forestières, bords des voies ferrées, régénérations, etc....
Mais on le trouve aussi en pleine forêt (mare aux Evées, rocher Boulin, mare aux Fées, rocher de Bouligny, Boissière, etc...) où il est plus disséminé, ainsi que dans les landes à bruyères.
Un soir de juillet 1982, j’ai observé un renard adulte et 2 jeunes parcourir une garenne près de Bois de Roi, en courant après les nombreux lapins présents. Ils ne réussirent aucune de leurs attaques, les lapins rentraient dans leur terrier en voyant arriver les prédateurs. Ceux-ci n’ont pas tenté d’attendre la sortie des lagomorphes* : ils sont partis dès qu’il ne restait plus aucun lapin dehors.
En avril 1987, dans les champs de Samois, j’ai observé un soir un renard tenter de capturer des lapins en les pourchassant, sans succès. Au même endroit, un soir de septembre 1988, un renard chasse les mulots, sans prêter attention à 5 lapins et 2 lièvres qui l’observent à quelques dizaines de mètres.